AUTOVENT

Artiste: Justin Cloud
Exposition: Du 22 janvier au 5 mars 2022

Les huit sculptures qu’on retrouve dans AUTOVENT amalgament des machines à des éléments éphémères de la nature. Les sculptures de Justin Cloud génèrent une tension similaire à celle d’une rose qui, avec ses pétales et ses épines, est à la fois séductrice et repoussante. Dans ses œuvres, la douceur du bois de noyer et la luxuriance de certaines plumes nous tiennent par exemple sous leur charme, alors que des antennes et des saillies tranchantes, en verre ou en métal, nous mettent en garde contre le danger potentiel qu’elles représentent.

Intrigantes, les trois fleurs cybernétiques plus grandes que nature qui poussent sur des leviers de vitesse dans Limber (2021), Butter Lips (2021) et Tongue Tied (2021) renvoient au processus de pollinisation, notamment grâce à leurs étamines décoratives et leurs antennes de surveillance. Dans Torpor (2021), Flâneur (2021) et Lo Bode (2021), des branches d’acier sont fixées à des supports de moteur de voiture et équipées d’un thermomètre à cathode froide. La structure « feuillue » mesure la température de l’air ambiant, tandis que des compagnons ailés s’y perchent. Ainsi, un grand héron en acier, en ciment, en suède, en étain et en herbes de la pampa se tient au sommet d’un piédestal en noyer servant d’abri à sa couvée. Suspendue au plafond, une vipère arboricole fabriquée à partir d’acier et d’un tuyau d’échappement de moto surveille la scène : sur son visage, on peut encore lire les traces de son dernier festin.

Traduction de Daphné B.

  • Biographie

    Né dans une famille œuvrant dans le domaine de l’agriculture, de la mécanique et de l’ingénierie, Justin Cloud puise son inspiration dans l’environnement où il a grandi. Puisqu’il a lui-même travaillé en tant que technicien automobile, ses œuvres font souvent référence aux machines, à l’automation et à la relation qu’entretiennent ces deux thèmes avec la nature. En 2020, alors qu’il était confiné chez lui à Brooklyn en raison de la pandémie, Cloud a réorienté sa pratique artistique et s’est mis à cultiver un jardin. Il redistribuait dans sa communauté les légumes et les plantes qu’il faisait pousser. Son jardin est devenu un laboratoire dédié à l’introspection, la réflexion critique et l’activisme communautaire. Il s’intéresse maintenant à l’étincelle limbique qui, lorsqu’elle s’allume, permet à l’humain de s’identifier aux plantes, aux animaux et aux machines. L’artiste souhaite que l’on puisse se reconnaître dans les différents personnages qu’il met en scène. Ce faisant, son travail a moins à voir avec la création de nouvelles avenues narratives qu’avec notre capacité à éprouver de l’empathie pour le monde qui nous entoure.

    Justin Cloud (né en 1987 à Houston, TX, États-Unis) est un artiste visuel qui vit et travaille à New York (États-Unis). Il est diplômé d’un Master of Fine Arts (MFA) du CUNY Hunter College en 2018. Le travail de Cloud a été exposé au niveau national et international. Parmi ses expositions collectives, citons The Twenty-Ninth Bather présentée à LTD LA (2020), Battleship Potemkin à la Frederic Snitzer Gallery (2019) et When You Were Bloom chez Thierry Goldberg (2018). Cloud fait présentement partie de l’exposition The Drop chez Below Grand à New York.  Son travail a été présenté dans OFLUXO, Tzvetnik, Artviewer, Brooklyn Rail, Art News, Daily Lazy et d’autres publications. Justin Cloud est représenté par Below Grand.