Dans ses reflets, le Monde est beau deux fois

Artistes : Catherine Desroches
Dates : Du 11 mai - 15 juin, 2024
Vernissage : samedi 11 mai, 16h – 19h (en présence de l’artiste)
Lieu : Pangée, 1305 ave des Pins O., Montréal

  • Au contact du travail de Catherine Desroches, la perception que j’ai des choses qui m’entourent change. Les roches dessinent un motif sur la plage, les branches des arbres s’élancent les unes vers les autres sans se toucher ; de l’infiniment grand à l’infiniment petit et dans chacun des sillons qui strient le paysage, des géométries universelles se décuplent en fractales. L’œuvre de Catherine est un exercice d’observation, une façon de mesurer la circonférence du Monde, de nous poser en témoin des rythmes Écologiques de notre environnement.

    Catherine ne juge pas important d’expliquer ou de détailler sa perception des choses. Ce qui lui importe, c’est que ses œuvres laissent filtrer activement son expérience, afin que la Vie s’affirme à travers tout ce qui est. Iel pratique l’empathie matérielle — une sorte de spiritualité de l’observation qui suppose d’être sensible aux possibilités que renferme la matière environnante. « Prêter attention, voilà notre vrai travail éternel » (Mary Oliver). En d’autres mots, l’œuvre se fait témoin du Monde et le Monde se fait témoin de l’œuvre.

    « J’aime juste dessiner », dit souvent l’artiste pour décrire le sentiment qui l’habite. Dessiner devient l’expression nécessaire de l’être, assure un équilibre entre les mouvements extérieurs et intérieurs, les marées de l’âme. C’est un exercice de paix, de beauté, de délinéation. Il nous rappelle que peu importe ce que l’on fait, la poétique de l'œuvre subsiste. Aux yeux de Catherine, cette démarche préserve quelque chose d’intérieur, à la manière de la paupière qui protège l’œil. En convoquant délibérément l’idée de la trace, du motif et de la surface, les images de l’artiste font penser à des histoires d’âmes sœurs, à l’énergie entre la matière et à l’instabilité fondamentale des êtres, dépeinte dans des paysages jubilatoires et brumeux. Ces images sont des passages pour voyager aux frontières de notre compréhension — à chaque battement, on passe du réel à l'irréel, au virtuel. Fidèles aux visions extatiques, de celles qui apparaissent comme une fissure dans le verre, une craque par laquelle la lumière se répand sur notre milieu de vie, ses œuvres peuvent nous plonger dans des dimensions transitoires et nous rappeler que ce Monde gigantesque est notre égal le plus immédiat.

    — Texte de Avery Suzuki
    Traduction de Daphné B.

  • Catherine Desroches est un.e artiste québécois.e basé.e à Tiohtià:ke (Montréal), Canada. Son travail résulte des possibilités du matérialisme pour visualiser des expériences réelles et/ou virtuelles, créant de nouvelles voies d’explorations poétiques et de réenchantement esthétique. Par sa pratique, Desroches positionne et désire soutenir la spiritualité et l’écocentrisme comme modes de symbolisation fondamentaux.

  • Catherine aimerait remercier Avery Suzuki, Gary Cherkas, Sophie Latouche, Julie Côté, Mary McNee, Centre Clark, Martin Schop, les sandwichs bon marché du dépanneur Lalime, mon studio à Louvain, Nicolas Grenier et Paul Andrew Hardy qui sont de véritables mentors, maman et papa, Flora Hammond, Colin Courtney, Gérald Lajoie-Restrepo et tous les amis pour l'amour et l'écoute infinis qu'ils m'ont prodigués. l'amour et l'écoute infinis.

    Je voudrais dédier cette exposition à ma douce amie Émilie Dépelteau (2000-2024), emportée par la maladie au début du printemps.