𝐅𝐚𝐧𝐭𝐚𝐬𝐲 𝐁𝐨𝐝𝐲

Artistes: Danielle Orchard (Brooklyn), Rose Nestler (Brooklyn), GaHee Park (Brooklyn)
Exposition: Du 7 novembre au 19 décembre 2020
📍: 1305 Avenue des Pins Ouest, Montréal

Projet Pangée est fier de présenter Fantasy Body, une exposition qui réunit les œuvres des artistes brooklinoises Rose Nestler, Danielle Orchard et GaHee Park, et qui cercle autour de la notion du désir comme moteur de création. S’interrogeant sur la sexualité et l’identité féminine dans le contexte d’une société patriarcale, les trois artistes créent des sculptures, des tableaux et des dessins  qui permettent au fantasme de prendre corps. Avec humour, une pointe de subversion et un sens aigu de l’introspection, elles travaillent et jouent avec les codes de représentation dits « féminins » comme la séduction, l’érotisme ou encore le fétichisme, infusant dans leurs œuvres une force féminine toute-puissante et contagieuse.

Les sculptures et les tentures murales de Rose Nestler explicitent le pouvoir en dormance qui réside dans la matérialité et la forme des vêtements. Dans son haut-relief, Woman with a Book (After Léger) [Femme avec un livre (d’après Léger)], Nestler réinterprète la peinture à l’huile de Fernand Léger (1923) sur du velours matelassé rose, tandis qu’un sein solitaire et conique transperce le livre en peluche que son personnage étreint. La sculpture murale donne à voir une armure saisissante, tour à tour protectrice et menaçante, mais qui ne renonce pas à la coquetterie, cette dernière étant palpable dans la collerette du personnage et les roses noires en cuir, un peu macabres. Il y a d’ailleurs dans les œuvres récentes de Nestler une intention manifeste de subvertir les caractéristiques conventionnelles et galvaudées qu’on associe aux femmes, pour en présenter des formes révisées et intimidantes, signalant la liberté. GaHee Park joue elle aussi avec le symbolisme de l’armure et dépeint des torses tronqués avec tant d’aplomb et de netteté qu’ils rappellent la carapace de certains crustacées et semblent eux aussi protéger de tendres entrailles. Des doigts et des ongles apparaissent çà et là comme des griffes, tordant et comprimant des tétons et des fruits mûrs. Dans les œuvres de Park, nature morte et jeu érotique se chevauchent et fusionnent avec aisance ; les gestes nourriciers et les actes sexuels paraissent souvent interchangeables. Devant les scènes frappantes qu’imagine et que construit Park, on devine son désir de cerner l’étrange familier et de générer du suspense au cœur d’un récit qu’elle seule maîtrise. Chez Danielle Orchard, les instants de domesticité et d’intimité sont suspendus dans le temps, comme si on pouvait étirer les heures en un seul geste. Des femmes fumant à côté de fenêtres, les séduisantes héroïnes de sa plus récente série nous paraissent à la fois intimes et cinématographiques. Elles donnent l’impression subtile d’une nonchalante inaccessibilité. Au cœur de décors aux teintes de joyaux, les personnages d’Orchard transpirent l’ennui et l’agitation intérieure. Le public se bute à leurs regards détournés, regards qui préservent le mystère de leur vie. 

— Traduction par Daphné B.

Biographies

Rose Nestler (née en 1983 à Spokane, Washington, É-U) vit et travaille à Brooklyn, New York. Elle détient une maîtrise en beaux-arts du Brooklyn College. Nestler a exposé aux États-Unis et à l’international, notamment à la Public Gallery (Londres, Royaume-Uni), à la galerie Fisher Parrish (Brooklyn) et à BRIC (Brooklyn). Son travail a été commissarié dans une exposition en duo lors du Spring/Break de 2019 et elle a effectué une résidence de création à Lighthouse Works en 2018. Elle sera en résidence de création au Joan Mitchell Center de Nouvelle-Orléans en 2022.

Presse récente
Schirn Magazine: “Surrealism reloaded, Attention, Moving Body Parts!”, Nathalie Wichmann
Maake: “Rose Nestler”, Emily Burns
Juxtapoz Magazine: “The Language of Fashion In Fine Art Form: A Conversation with Brooklyn Sculptor, Rose Nestler”, Jessica Ross

Danielle Orchard (née en 1985 à Michigan City, Illinois, É-U) vit et travaille à Brooklyn, New York. Elle détient une maîtrise en beaux-arts du Hunter College, à New York. Orchard a exposé aux États-Unis et à l’international, notamment à la D.C Moore Gallery (New York), à la galerie The Journal (New York) et à V1 (Copenhague, Danemark). On a parlé de son travail dans le New Yorker et dans le New York Times, en autres. Elle est représentée par la galerie Jack Hanley, à New York.

Presse récente
Juxtapoz Magazine: “Mother’s Magazine: Danielle Orchard Returns to Jack Hanley Gallery”
Juxtapoz Magazine: “Danielle Orchard: A Day on the Green”, Sasha Bogojev
Galerie: “Why Artist Danielle Orchard’s Female-Centric Works Are Causing a Stir”, Lucy Rees

GaHee Park (née en 1985 à Séoul, en Corée du Sud) vit et travaille à Queens, New York. Elle détient une maîtrise en beaux-arts du Hunter College, à New York. Park a exposé aux États-Unis et à l’international, notamment en solo à la galerie Perrotin de New York, à la galerie Perrotin de Séoul et à la galerie Taymour Grahne (Londres, Royaume-Uni). Elle prendra part à une exposition commissariée par Coady Brown à la Richard Heller Gallery (Santa Monica, É-U). Elle est représentée par la galerie Perrotin.

Presse récente
Ocula Magazine: “GaHee Park: Building Fluid Worlds”, Jareh Das
Elephant : “GaHee Park’s Lavish Scenes Evoke the Surreal Nature of Isolation”
Whitewall: “GaHee Park’s Surreal Scenes for Surreal Times”, Katy Donoghue