Bóveda celeste

Difficile de déterminer
où les cieux cessent
et où la Terre commence

Tu tends un doigt hésitant
Touches l’arche du ciel
Comme il est vaporeux et enveloppant
ce voile laiteux 

Cielos en picado

À Santa Clara del Cobre
les marchés de la place rutilent
assiettes de cuivre, récipients
gobelets, bijoux
Martelés et sculptés

Lorsqu’il y a des orages
la grande conductivité du cuivre
provoque des décharges électriques
Le ciel s’effondre
Les éclairs pénètrent le sol
et se répandent, arborescents

À Santa Clara del Cobre
les montagnes débordent de métal cuivré

Vigilante Nocturno


Dérivé du nahuatl, un dialecte autochtone, le mot tepetlapa évoque le paysage rocheux de Tepoztlán, au Mexique. Sur la route vers Santiago Tepetlapa, un panneau où on peut lire « El cerro del vigilante nocturno » nous accueille — cela veut dire : « La colline du veilleur de nuit ». 

Le duo artistique Celeste tire son nom des images de corps célestes qui flottent au-dessus de l’horizon. Les artistes, du haut du poste qu’ils occupent dans le ciel, tournent désormais leur regard vers la terre. Les représentations de longs doigts renvoient aux gestes méticuleux de celleux qui cueillent, creusent, serrent ou caressent. Les surfaces charnues et utérines aux teintes ocre laissent aussi entrevoir des couleurs terreuses brunes, grises et vertes. Cette palette de couleurs découle d’un travail exploratoire avec des matières organiques comme le curcuma, l’avocat et le citron. Ces incarnations telluriques font corps avec les sculptures, issues du savoir-faire de Santa Clara del Cobre et du cuivre dont le sol recèle en abondance.

Perchés sur une colline, Celeste et El Vigilante Nocturno surveillent notre vie terrestre quotidienne. Leurs présences aériennes semblent planer au-dessus de nos têtes, comme une ronde de nuit un soir de pleine lune.

Traduction par Daphné B.