Vessels

Artiste : Caro Deschênes
Dates :
Du 20 mars au 10 mai 2025
Vernissage : jeudi le 20 mars, de 16h à 20h (en présence de l’artiste)
Lieu : Pangée, 1305 ave des Pins O., Montréal

  • Ces œuvres et leurs vérités n’existent pas dans la dialectique névrosée de la théorie, mais bien dans les termes réflexifs et profondément contemplatifs de la mystique. C’est ainsi qu’elles doivent être regardées. 

    Malgré leur nature ostensiblement biologique, les formes qu’elles contiennent échappent

    aux définitions explicites. Elles se rangent constamment du côté de la suggestion, la préférant aux assertions directes. Un firmament céleste apparaît et conjure une impression du sidéral. Les visions frôlent le sublime. Les gestes évoquent les perspectives romantiques ou encore l'agonie et l'extase d'une apparition mariale. Et sous ces voiles cursifs, l’improbable infime se présente à nos yeux, des vestiges de mollusques se font discernables. Précieux et doux. L’infini et l’infinitésimal au-dedans et au-dehors l’un de l’autre. L’expression élémentaire des rêveries existentielles de l’artiste.

    Leur lumière, par moment diaphane, par moment obscure, reste invariablement spectrale. Cet aspect fantomatique imprègne l’ensemble du travail de l’artiste. L’air est envoûtant – dans la tête et l’esprit, le murmure d’une brise qui nous attire vers un désir solitaire. Même dans les œuvres qui paraissent plus exubérantes, ce spectre est omniprésent. Il s’agit de la personnification du chagrin qui habitera bientôt l’artiste. L’ombre qui plane sur l’inexorable.

    Bien que ces tableaux représentent des réceptacles (Vessels) au sens littéral (presque chacune d’entre elles montrent des objets qui tiennent ou contiennent), les images en elles-mêmes reflètent un élargissement du concept à travers les thèmes et les sentiments qu’ils engendrent pour notre contemplation.

    Ce sont là des peintures à propos de la mort. Des méditations sur les fardeaux du corps en tant que réceptacle éphémère. La beauté au sein du cycle naturel de la vitalité et de la détérioration. La présence et l’absence.

    Dans ces œuvres, l’artiste cherche à comprendre ces cycles et leur influence sur sa propre vie. La mortalité en crise. Parce que c’est précisément cette condition qui constitue la genèse et le fondement de tout acte artistique. Le désir existentiel de persister à travers cette absence annoncée. Et de laisser une trace, sorte de testament, une empreinte qui demeure et parvient à hurler par-delà la voix déchue.

    Lorsque ce corps périssable enfilera son impérissabilité, et que ce corps mortel enfilera l’immortalité, alors ce qui est écrit s’accomplira :

    « La mort a été engloutie dans la victoire. »

    « Ô Mort, où est ta victoire? Ô Mort, où est ton aiguillon? »

    Texte original par Timothy Hugh Schauer

Photos par Atlas documentation