How it Feels (Ce qu’on ressent)

Artistes: Erika DeFreitas, Faye Mullen Tabita Rezaire Fannie Sosa
Lancement: Le jeudi 10 septembre de midi à 19:00
Projection: Du 10 septembre au 3 octobre, 2020
📍: 1305 Avenue des Pins Ouest

Projet Pangée est impatient de présenter Ce qu’on ressent, une vidéoprojection rassemblant les œuvres saisissantes de Erika DeFreitas, Faye Mullen, Tabita Rezaire et Fannie Sosa. À travers une pratique artistique et des vidéos engagés, les artistes mettent en évidence une variété de gestes contrastés qui soulignent le potentiel inhérent de la guérison et de la résistance.

Portées par un élan optimiste, les œuvres vidéos I need this in my life [J’ai besoin de ça dans ma vie] de Fannie Sosa et Premium Connect [Super Connexion] de Tabita Rezaire explorent les liens dynamiques qui se tissent entre des systèmes organiques, orgasmiques, technologiques, scientifiques et spirituels. En générant un flux hypnotisant de vidéos filmés et trouvés, Sosa et Rezaire abordent le problème structurel et persistant du racisme qui imprègne notre société et elles invitent le public à reconsidérer la politique des corps en se distanciant de la pensée hégémonique occidentale et en s’enracinant plutôt dans la spiritualité et le plaisir. De leur côté, Faye Mullen et Erika DeFreitas distillent leurs gestes en une seule activité essentielle. Les vidéos forgive me for speaking in my own tongue/to practice the study of breathing [pardonne-moi de parler dans ma propre langue/de faire l’étude de la respiration] de DeFreitas et Disappearance in Prose [Disparition en prose] de Mullen sont tous les deux axés sur la respiration. À travers sa propre présence évidente, DeFreitas, une personne appartenant à une communauté marginalisée, interroge la capacité, le choix et la volonté de respirer des personnes marginalisées et nous confronte à l’omniprésence des inégalités systémiques. Dans la vidéo performance de Mullen réalisée en 2012, la respiration a été divisée en deux parties : une inspiration, suivie d’un cri étouffé. En personnifiant le silence lui-même, Mullen s’intéresse à ses racines anichinabées ainsi qu’à la notion de langue imposée et de résistance à la langue. Parce que Mullen choisit le silence, ielle explore la manière dont les gestes contemplatifs peuvent se transformer en de puissants instruments politiques.

How it Feels fait partie de BOILING POINT [Point Critique] : un collectif d'artistes et penseurs BIPOC basé à Tiohtià:ke [Montréal]. Comme l’élément de l'eau qui subit une mutation en matière, tout ce qui fut stagnant s'échappe dans l’atmosphère. Notre climat social a atteint un point où toutes structures internes réclament une transformation drastique. Avec une promenade artistique à travers la ville, BOILING POINT aspire de refaçonner la relation entre l’artiste et l’espace en s’approvisionnant aux besoins artistiques au sein des communautés BIPOC et LGBTQ2S+. Nous avons l'intention de forger une nouvelle perception artistique qui facilitera une révolution de nos mœurs. Pour en savoir plus veuillez cliquer ici.

Biographies

Erika DeFreitas est une artiste trinidadienne et guyanienne qui réside et travaille à Scarborough. Guidée par une approche conceptuelle, elle explore la manière dont le langage, la perte et la culture façonnent notre identité grâce à des interventions publiques, des œuvres textiles et des performances photographiées. En s’attardant aux processus, aux gestes, au corps, à la documentation et aux phénomènes paranormaux, elle tente d’appréhender les concepts de la perte, de la post-mémoire, de l’héritage et de l’être-objet.

Faye Mullen situe sa pratique au sein et aux côtés de la communauté de Tiohtiá:ke/Mooniyang/Montréal en tant qu’Oshkaabewis, Ie’nikónirare, sœur, tante, personne travaillant et produisant de l’art. Ielle s’efforce de faire entendre les Voix des siens, transmettre des savoirs et honorer les Silences. Si sa pratique adopte une perspective bispirituelle/queer, autochtone et métissée (anichinabée/algonquine/irlandaise/italienne), son travail aspire à une forme d’horizontalité et met en scène des imaginaires queers et des manières d’être décoloniales. Mullen travaille le mouvement en exploitant une variété de médias, notamment les interventions in situ, les installations sonores et les images mouvantes ou fixes.

Tabita Rezaire est une artiste guyanienne née à Paris et habitant à Cayenne, en Guyane française. Sa pratique interdisciplinaire considère les réseaux — biologiques, électroniques et spirituels — comme des technologies de guérison nous aidant à développer une conscience du cœur. Inspirée par la mécanique quantique et cosmique, l’œuvre de Rezaire s’enracine dans des espaces-temps où la technologie et la spiritualité se chevauchent et forment le terreau fertile sur lequel peuvent s’épanouir des rêves de connexion et d’émancipation.

Fannie Sosa est une activiste afro-sudaka, une artiste et une curandera complétant actuellement un doctorat en cotutelle France-Brésil appelé Twerk/Torque : Anti Colonial Strategies for Thriving and Surviving in Web 2.0 Times [Twerk/Torque : stratégies anticoloniales pour s’épanouir et survivre à l’heure du web 2.0]. Elle met en scène diverses connaissances à travers une pratique interdisciplinaire, notamment par le biais de la performance et de l’installation vidéo, mais aussi en participant à des cercles de discussion et en animant des ateliers approfondis. Elle fait du plaisir et de sa transmission un geste radical de résistance qui sert une praxis évolutive et incarnée, liée à la diaspora africaine.