Delphine Hennelly + Mickey Mackenna

Vernissage : Jeudi 14 juin 2018 de 17h30 à 20h30
Exposition : 14 juin - 21 juillet 2018
Photos d'installation : Jean-Michael Seminaro

Dans l'exposition Delphine Hennelly + Mickey Mackenna, les artistes présentent un dialogue autour de la ligne comme manière d’observer, d’enregistrer et d’inscrire leur relation au monde. La palette colorée de Hennelly et la vitalité des sculptures de Mackenna séduisent et se transforment en leurres, nous plongeant dans de brefs moments de fixité qui n’appellent qu’à être ébranlés.

Les assemblages aux formes simples de Mickey Mackenna, évoquant les postures du corps, soulèvent la notion de l’identité par des jeux de tension et de fragilité entre les matières. Selon l’artiste, nos comportements ainsi que notre conscience identitaire peuvent se matérialiser par un entrechoquement entre actions et formes. Cette idée se transpose par divers gestes sculpturaux (panser, presser, plier, déchirer, gratter, contenir, etc.) qui lui permettent de révéler les propriétés viscérales des matériaux. Un équilibre ténu prend forme par de simples points de contact entre des matériaux comme l’acier, le bois, les coquillages, ou l’albâtre, et incarne les substituts résiduels de l’expérience humaine.

La ligne chez Delphine Hennelly agit elle aussi comme outil de composition, mais également comme moyen de rompre le fil narratif. En référence au langage ornemental et décoratif des tapisseries, Hennelly cherche à dévier du spectacle visuel et du sens univoque de l’iconographie tout en prenant soin de conserver son pouvoir de persuasion. Ainsi, en remplaçant les fils par des coups de pinceau, l’artiste s’intéresse non pas à la tapisserie immaculée, mais à celle qui s’use et s’effrange au fil du temps. Faisant aussi allusion au lenticulaire ou encore à l’image pixélisée, les peintures de Hennelly oscillent entre diverses dualités : dissimulation et dévoilement, anxiété et splendeur, comme seules réponses possibles aux événements politiques qui façonnent notre réalité erratique.

La ligne intervient comme point d’autoclarification dans la démarche de Mackenna tandis qu’elle se décuple en une multitude d’interprétations dans la pratique de Hennelly. L’exposition Delphine Hennelly + Mickey Mackenna est un espace permettant aux deux séries de travail de se chevaucher, se déplier et de déployer leurs affinités émotives.

Biographies
Delphine Hennelly
(1979, Vancouver) a obtenu son baccalauréat de la Cooper Union en 2002 ainsi que sa maîtrise de la Mason Gross School of the Visual Arts à l’université Rutgers au New Jersey en 2017. Récipiendaire de la Tepper Family Scholarship durant ses études à Rutgers, elle a reçu le prix John I. Bettenbender Memorial Performance lors de sa graduation. De plus, Delphine a reçu le prestigieux soutien de la Fondation Elizabeth Greenshields à trois reprises. Par la peinture, le dessin ou encore les techniques d’impression, elle s’intéresse tout particulièrement à la forme féminine et traite ce sujet avec humour et ironie. Très influencée par le formalisme, Delphine souhaite détourner la perception genrée de l’usage des couleurs pastels ainsi qu’à détourner ses compositions d’une linéarité narrative. Delphine a récemment participé à deux expositions collectives au Pt.2 Gallery à Oakland, Californie, et à la Galerie Mother à Beacon, New York, ainsi qu’une exposition duo avec Milo Moyer-Battick à la Harpy Gallery au New Jersey. Le travail de Delphine a été publié dans plusieurs revues dont The Winter, Art Maze Mag, Nut Publication et New American Paintings, Northeast Issue #134.
Presse récente
Baltimore Beat : Three Painters at St. Charles Projects, Joshua Bienko, June Culp, Delphine Hennelly, Consider What Comes Before Words par Rebecca Kirkman
Inertia Magazine : Studio Visit with Delphine Hennelly par Amy Boone-McCreeshe
Body Litterature : Interview with Painter Delphine Hennelly par Jessica Mensch
ARTMAZE Mag: Tapestries, with horizontal and intersecting painted lines traveling through the compositions like woven thread: the work of Delphine Hennelly par Christina Nafziger

Mickey Mackenna (1992, Toronto), par sa pratique multidisciplinaire s’intéresse à la manière dont croyances et névroses peuvent devenir visibles en manipulant la matière. Elle croit en une synchronie entre structures physiques et émotionnelles et s’emploie à révéler cette idée dans son travail. Sélectionnant des matériaux multiples (acier, gaze, pierre, soie, silicone, lin, argile et plâtre) pour leurs qualités sémiotiques et leurs importances anthropologiques, Mackenna cherche à favoriser une congruence entre des états physiques et psychiques. Ses sculptures agissent comme des substituts résiduels de l’expérience humaine et solidifient des émotions passagères sur la matière. Récemment, elle a présenté son travail lors de deux expositions solos à Toronto (Hushed Plea à The Loon et The Crux à la galerie Autumn) et a participé à de nombreuses expositions collectives. Mackenna a gradué de l’université OCAD à Toronto en concentration Sculpture en 2016 et débutera sa maîtrise à la Royal College of Art à Londres en septembre 2018.
Presse récente
Formely Known as Magazine : Interview with Mickey Mackenna, p.45-48