Resplendissante immensité

Artistes: Oda Iselin Sønderland (Oslo) and Laurence Veri (Montréal)
Vernissage:
Le jeudi 11 juin de midi à 17h30
Exposition: Du 11 juin 2020 au 24 juillet 2020
📍: 1305 Avenue des Pins Ouest, Montréal

C’est avec un grand bonheur que Projet Pangée présente Resplendissante immensité, une exposition qui rassemble les aquarelles d’Oda Iselin Sønderland (Oslo, Norvège) et les sculptures en céramique de Laurence Veri (Montréal, Canada). Axée sur la notion de passage, l’exposition cherche à mettre en exergue la résonance symbolique de la métamorphose. Depuis la préhistoire, l’imagination poétique des êtres humains magnife les phénomènes naturels à travers les mythes. Si la mythologie stimule la poésie, elle est aussi un vecteur artistique. Poursuivant cette tradition, Sønderland et Veri enrichissent notre bagage d’histoires en tissant de nouveaux récits qui sont en phase avec notre époque. À la fois malléable et résistante, l’argile a historiquement participé au développement des cultures, en assurant des fonctions utilitaires ou rituelles.

Pour Veri, la plasticité et la familiarité de cette matière recèlent le potentiel de générer ce qu’elle appelle une impulsion narrative, grâce à laquelle elle façonne des sculptures à partir de diverses marques et couches qui s’apparentent aux motifs que l’on trouve dans la nature. Profondément sensibles aux cycles de décomposition et de régénérescence, ses sculptures portent la trace de ces processus dans leur édifcation et la transformation de leur matière. Ainsi, elles deviennent des écosystèmes à part entière. Plusieurs empreintes ornent leur surface — on a parfois saupoudré les sculptures de matériaux tels le sable et la rouille, ou alors ces éléments suintent, sont pressés contre ou scindent l’argile, créant des formes et des personnages qui puisent par moments à même notre vaste répertoire de mythes et de légendes. Ce savoir sert de catalyseur pour l’artiste et permet au spectateur ou à la spectatrice de s’approprier pleinement le récit revisité.

Oda Iselin Sønderland, quant à elle, considère aussi le conte populaire comme un matériau malléable. Puisant dans un éventail de références, elle s’inspire par exemple de l’édition illustrée des Contes populaires norvégiens de Asbjørnsen et Moe (19e siècle) et des illustrations du peintre russe Ivan Bilibine, associé à l’Art nouveau. Elle incorpore à ces inspirations sa propre expérience, à savoir celle d’une jeune femme au 21e siècle. Tout en étant solidement campées dans un décor scandinave, les aquarelles stylisées et complexes de Sønderland fusionnent parfaitement avec la magical girl, ce sous-genre des mangas et des animes japonais, qui regroupent des personnages comme Sailor Moon et Princess Tutu. En créant des versions revampées des Amazones de la mythologie grecque, Sønderland nous dirige adroitement au cœur d’une composition graphique où se déploient les sentiments d’exubérance, de peur et de beauté et où les protagonistes, même cruels, nous captivent pourtant, puisqu’ils refètent notre propre désir d’évasion.

— Traduction par Daphné B.

Biographies

Oda Iselin Sønderland (n. 1996, Oslo, Norvège) a reçu un baccalauréat en design graphique et illustration de l'Académie nationale d'art d'Oslo en 2018. Par le dessin fguratif, Sønderland expérimente des associations et des narrations complexes en référence aux contes de fées et à la mythologie. L’utilisation d'éléments symboliques et de personnages archétypaux fait allusion à des expériences intimes d’identité, de sexualité et de puberté. Son travail évoque souvent le monde du rêve et du subconscient, créant ainsi un univers visuel de sa propre psyché. En 2019, l’artiste a eu sa première exposition solo intitulée Magical Girl à Galleri Golsa (Oslo, Norvège) et a participé à Comic Tendencies, une exposition de groupe organisée à Eve Leibe Gallery (Londres, Royaume-Uni).

Presse récente
Coeval Magazine: « Oda Iselin », entrevue par Veronica Gisondi
Eve Leibe Gallery: « Storytelling in Watercolour » entrevue par Selena Cerami
ArtMaze Mag, Feature, Autumn Issue 14

Laurence Veri (Montréal, Canada) détient un baccalauréat en arts visuels de l’Université Concordia. Ses plus récentes pièces explorent le monde naturel et ses idées de physicalités, de croissance et de délabrement, dans toutes leurs permutations imaginables. Extension de sa sensibilité, le processus céramique devient pour elle un outil de recherche dans un monde en constante mutation. De par la nature insaisissable de l’argile; sa permanence et son écoulement, l’artiste questionne notre rapport avec les matériaux qui nous entourent. Récemment, son travail a été présenté à Épisode Laurier (2018), à la Galerie Laroche/Joncas (2019), l’encan VENDU/SOLD de la revue Esse (2019), ainsi qu’à Guldagergaard à Skælskør au Danemark (2019). En 2021, elle exposera des pièces dans le cadre de la Manif d’art 10 – La biennale de Québec ainsi qu’à AXENÉO7 à Gatineau (QC). L’artiste céramiste est présentement en résidence au Centre des arts visuels à Montréal (QC).


Presse récente
Résidence Éditions: « Laurence Veri », entrevue par Ève Laliberté